La principale particularité de la grande hydraulique du Haouz est d'avoir été implanté dans une région marquée par une profonde histoire hydraulique. Situé au pied de la chaîne de l'atlas, la plaine du Haouz a depuis longtemps pu bénéficier des cours d'eau (oued) suscitant des pratiques ancestrales de partage de l'eau et des innovations techniques qui se sont succédé dans le temps. Aujourd'hui, « l'étatisation » de l'irrigation par la mise en place des grands appareillages hydrauliques place les communautés d'irrigants dans une situation de dépendance face à un Etat de plus en plus incapable d'assurer une gestion à la demande. Cette situation a contribué à aggraver les tensions sociales autours de l'accès à la ressource. Dans le N'Fis, périmètre aménagé en sous pression, l'écart social devient de plus en plus croissant entre une minorité d'exploitants jouissant d'infrastructure individuelle (motopompe), privilégiée par l'Etat comme c'est le cas des possesseurs des clés et des possesseurs des bornes individuelles et la masse des agriculteurs qui sont souvent de petits exploitants, subissant de plein fouet la pénurie d'eau et qui dépendent en grande partie des dotations de l'Etat