Productivités et allocations des facteurs en agriculture irriguée et pluviale en Tunisie : une comparaison
Résumé
L'agriculture tunisienne a réalisé au cours des trente dernières années des taux de croissance satisfaisants, grâce à d'importants investissements publics. Plus du tiers des investissements a été alloué à l'agriculture irriguée. Ces moyens mis en oeuvre ont permis de mobiliser l'essentiel des ressources hydriques et d'atteindre près de 350 000 ha de périmètres irrigués aménagés. Ce potentiel de production contribue en moyenne à 35 % de la valeur de la production du secteur agricole et n'utilise que 7 % de la surface agricole utile. L'objectif affiché par la priorité accordée au financement de l'agriculture irriguée est la recherche d'un accroissement rapide et soutenu de la production agricole. Cependant, un tel choix ne peut se faire qu'au détriment de l'agriculture pluviale. Sur le plan purement économique, l'affectation du financement mobilisé entre ces deux catégories d'agriculture doit représenter un choix optimal permettant de réaliser au mieux les objectifs poursuivis. L'évaluation de ce choix peut être conduite sur la base des gains de productivité des facteurs enregistrés sur une période donnée par ces deux agricultures. Compte tenu des disparités naturelles régionales et de leurs impacts sur les performances des activités agricoles, la productivité est estimée dans deux régions du pays, l'une dans le nord à climat subhumide, dans le gouvernorat de Jendouba et l'autre dans le centre semi-aride, dans le gouvernorat de Kairouan. Les différences de gains de productivité inter régionales et entre les exploitations agricoles sont prises en compte à l'aide d'un panel d'exploitations représentatif de la diversité des systèmes de production agricoles. Le cadre méthodologique de l'estimation de la productivité globale des facteurs ou du résidu est adopté.
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